Réaction à chaud après lecture d’un cahier des charges remplies d’exigences techniques parfois contradictoires, parfois évidentes… Je réalise que ce n’est pas le premier que je vois comme cela. Des documents truffés de choix d’outils, de choix techniques bizarres où finalement, on perd l’objet même du cahier des charges. Et bien souvent avant de nous dire à quoi va servir le site, on nous liste une série de fonctionnalités/outils/choix techniques.

Vous voulez faire quoi au fait ?

A quoi doivent servir ces outils ? Je veux bien installer le dernier outil en vogue ou développer un outil alambiqué, mais quel est l’objectif ? Ne peut-on pas faire plus simple et… plus adapté ?

Quand je reçois, un cahier des charges, j’aime bien comprendre l’objectif du site : à qui s’adresse-t-il ? quel contexte ? quels résultats souhaitez-vous ? Après tout, une agence web est là pour ça : comprendre les objectifs du clients et lui proposer des solutions adéquates. Alors, inutiles ces précisions techniques ? Peut-être pas…

Qu’est-ce qui peut bien pousser les propriétaires de sites internet à rédiger ce type de cahiers des charges ?

Et là, je me mets à la place du client qui doit se sentir comme moi je me sens quand je vais chez le garagiste.

Quel est le rapport me direz-vous ? Eh bien si j’arrive toute pimpante chez le garagiste parce qu’on m’a dit qu’il fallait que je fasse la vidange de ma voiture, ou un truc dans ce goût là, le garagiste peut me sur-vendre la prestation, voire m’en vendre d’autres pas forcément essentielles (je n’ai rien contre les garagistes, mais c’est du vécu…).  Je n’y connais rien après tout, comment puis-je cadrer ce qu’il fait si je ne comprends pas ce qu’il fait ?

Quelle est la tentation dans ces cas là ? Faire genre je m’y connais pour ne pas me faire avoir.

Dans, le web, c’est la même chose, même pire je dirai. Les tarifs, les prestations, c’est un peu le flou artistique pour les entreprises : des choses qui varient du simple au double (… au triple) pour des prestations a priori similaires mais pas forcément compréhensibles. Ils sont noyés dans la masse d’informations et de jargon fournie.

En toute logique, on se renseigne et on essaie de montrer que l’on sait pour ne pas se faire avoir. Résultat… euh… imaginez que j’essaie de parler moteur de voiture, alors que j’ai dû mal à trouver le niveau d’huile… ouais je ne risque pas d’être crédible, mais pourtant je connais les termes kilométrage, niveau d’huile, courroie de distribution, plaquettes de frein etc. Quel est le problème alors ? Je ne sais pas faire le lien entre tous ces paramètres. C’est exactement le souci de ces demandes axées sur la technique. On nous tartine une demande qui semble très calée, mais qui dans le fond ne tient pas la route.

Comment faire pour s’en sortir ?

Dans notre cas du garagiste, soit je me fais accompagner, soit je me renseigne un minimum, je vais voir chez plusieurs pour essayer de comparer. Ainsi, forte de mon apprentissage, je peux me rendre chez le garagiste en sachant quoi lui fournir : nombre de kilomètres, dernières interventions, la raison de ma venue…

Pour le web, même combat. C’est au prestataire (ou a un consultant externe) de vous guider et d’avoir une approche pédagogique et non technique voire pompeuse. Pourquoi voulez-vous refaire votre site ? Quel sera votre axe de communication ? Quelles fonctionnalités vous paraissent importantes ? Pourquoi ?

Si votre demande manque de précisions pour le devis, en général, le prestataire aura un lot de questions. Mais sachez rester simple, n’essayez pas de noyer les prestataires de ces termes techniques. Ils les maîtrisent mieux que vous (enfin j’espère…).